Le livre est disponible à la vente ici : https://www.editionsfiatlux.com/?product=la-fin-du-monde-moderne-de-salim-laibi-parution-le-3-janvier-2022

Le troisième et dernier livre canonisé par cette chronique annonce la couleur sans nous ménager : La fin du monde moderne, de Salim Laïbi (Fiat Lux, Marseille, 2020). De tous les auteurs dont nous traitons ici, Laïbi est, de loin, celui à se coltiner la réputation la plus sulfureuse. À cause de casseroles fréquentationnelles du passé (Soral, Dieudonné, Nabe…), à cause de son islamité, Laïbi est un exemple en or de ce que Debord appelait une « mauvaise réputation » (Cette mauvaise réputation, Gallimard, Paris, 1993), dans les milieux intellectuels et bien au-delà. Il a beau s’être expliqué en long et en large, et pas avec le dos de la cuillère, sur ses erreurs passées (Nabe lui voue une haine écumante, Soral le considère aujourd’hui comme son « pire ennemi au monde ») ; il a beau avoir développé, via des dizaines d’auteurs de sa très belle maison d’édition (Fiat Lux), une vision très intelligente, savante et rationnelle de l’islam et de l’ “arabitude”, rien n’y a fait. Dans la société du Spectacle, la plus normative qui ne fut jamais, malgré sa promotion incessante et creuse de la « démocratie », de la « pluralité » et de la « tolérance », la réputation et l’image de marque sont tout, l’anathème et l’excommunication, sans appel.

Peu me chaut, sinon rien. Par les temps apocalyptiques et génocidaires qui courent, personne ne m’empêchera de fréquenter Salim (nous avons réalisé un entretien, à sa demande, sur mon Colaricocovirus (Exuvie, Thervay, 2022) ; il ne me connaissait pas jusque-là, moi je le connaissais), ni surtout de dire le plus grand bien de son travail. Pour une raison très simple : Salim est à mes yeux un Héros et un Juste, au même titre que, mettons, le Pr Perronne ou le D McCullough, le Ddr Zelenko ou le Dr Ochs. Cet homme sauve des vies, et pas qu’un peu. C’est, et de plus longue date que ceux que je viens de citer, un des plus formidables lanceurs d’alerte qui soient aujourd’hui en activité en France ; pour ce, sa tête est quasiment mise à prix dans les médias mainstream. En particulier, ses connaissances quant aux rouages criminels de l’industrie pharmaceutique n’ont que très peu d’équivalents non seulement dans notre pays, mais dans le monde entier.

Laïbi écrit comme il parle (il fait de nombreuses émissions numériques qui sont très suivies dans l’entièreté du monde francophone) : avec une gouaille sui generis. Sa langue est une sorte de créole algérois où la langue française et sans cesse contaminée par des tournures improbables, des adjectifs impronostiques, des ponctuations incongrues, des néologismes géniaux (les « doctateurs », les « zététiciens »…). Il y a véritablement un « argot Laïbi ». Comme le français n’est manifestement pas la langue maternelle de Salim, il visite le français comme un alien, et, comme aurait dit Deleuze, il « fait bégayer la langue » de l’intérieur, ce qui est la condition, ajoute Deleuze, de tout style. D’où le caractère presque toujours « funambulesque » de la phrase laïbienne : à tout instant elle menace de perdre l’équilibre et de tomber, et elle trouve toujours in extremis une expression étrange qui la “repêche” au dernier moment, et donne à l’ensemble de la phrase sa dégaine singulière. La phrase laïbienne ne cesse de trébucher, et finit pourtant toujours par retomber sur ses pieds, au sens métrique du terme : là encore, c’est cette unicité absolue du rythme des phrases d’un auteur qui les frappe du sceau du style.

Le style étant l’homme, comme chacun sait, le tempérament explosif de Salim dans la vie se transfère à son écriture, dont l’énergie contamine irrésistiblement le lecteur, le plongeant dans une étrange euphorie, malgré l’horreur de tout ce qui est décrit. Et pour cause : plus que n’importe quel auteur sur la question, Salim a choisi de le traiter par le burlesque, avec une ampleur panoramique digne d’un grand opéra (genre Wagner, ou Richard Strauss première période) : aussi rit-on beaucoup en lisant ce livre à la démesure de son sujet. Pour un effet comique maximal, Salim ne cesse d’avoir recours au registre psychiatrique : de fait, mars 2020 marque dans l’histoire de l’humanité la date où le monde entier est devenu totalement fou (avec, en avant-première expérimentale quelques mois auparavant, la Chine de Xi Jiping, l’ami de Bill Gates). Le livre décrit un asile planétaire à ciel ouvert, et c’est tout aussi hilarant qu’un sketch des Monthy Python sous LSD.

C’est donc par un saisissant paradoxe que Laïbi rejoint les grands « monstres » de la langue française que furent Rabelais ou Céline, si terriblement drolatiques eux aussi, et avec qui Salim partage un sens stratosphérique de l’imprécation (jaloux, Marc-Edouard ? Accroche-toi au pinceau, j’enlève l’échelle). Fier de son « arabitude » comme Artaban, Laïbi est pourtant bien un auteur français, au sens le plus plein de l’adjectif. Oui, nous avons bien affaire à un phénomène défiant les lois de la nature, à une sorte de Léon Bloy muslim moderne.

De plus, des trois livres dont il est ici fait la chronique, La fin du monde moderne est, et de loin, le plus extraordinairement documenté et sourcé. Fondu dans un flot verbal incoercible, on obtient une sorte d’équivalent français foutraque et exaltant du classique instantané d’un autre Héros, Robert F. Kennedy Junior, et son The Real Antony Fauci (Children Health Defense, Peachtree, 2021) : quand on a lu les deux, difficile de savoir qui le cède à l’autre en matière de connaissance encyclopédique quand à la « covidologie ». Ce sont, en tout cas, deux bibles épistémologiques et cognitives irremplaçables quant au combat que nous menons tous ensemble (« Ouais ! Ouais ! »).

Le livre se divise en six chapitres, une conclusion, plus de nombreuses annexes. Pour des raisons d’économie textuelle (cet article est déjà bien long !) ; parce que le premier chapitre se taille la part du lion (près de la moitié du livre !) ; parce que tout le livre est, je le répète, un geyser inépuisable de connaissances impossibles à résumer en un article ; mais, surtout, parce que les cinq autres chapitres traitent d’autre chose que de la « Crise Covid » stricto sensu, je me contenterai ici, pour mettre l’eau à la bouche du lecteur, de traverser ce chapitre-là, plus un commentaire sur la conclusion, et quelques mots sur les fourmillantes annexes.

Ce premier chapitre s’intitule sobrement : Covid-19 et médias. Laïbi n’avait pas lu Debord lorsqu’il a écrit ce livre (il semble s’être rattrapé depuis, suite à notre interviouve), mais enfin, son analyse le place dans le droit fil de la critique situationniste du Spectacle. Je vous avais dit qu’on riait énormément dans ce livre, et Laïbi commence très fort, en mettant en exergue une citation anonyme tirée d’internet : « La troisième dose augmente l’immunité, donc après la quatrième dose, vous êtes protégé. Une fois que 80% de la population a reçu la cinquième dose, les restrictions peuvent être assouplies, car la sixième dose empêche la propagation du virus. Je suis calme et je crois que la septième dose résoudra nos problèmes et nous n’avons aucune raison de craindre la huitième dose. La phase clinique de la neuvième dose confirme que les anticorps restent stables après la dixième dose. La onzième dose garantit qu’aucune nouvelle mutation ne se développera, il n’y a donc plus de raison de critiquer l’idée de la douzième dose. »

Le chapitre commence par battre le rappel de la chronologie du scénario film-catastrophe « Covid » (car nous savons qu’il s’agissait bien d’une histoire écrite à l’avance, une « plandémie »). Tel Michel Jonasz dans la boîte de jazz, Laïbi se lance tout de suite dans la description de l’  « Absurdistan », quand par exemple « on apprend qu’un sauna libertin est félicité par la police pour son respect du protocole sanitaire, alors que les restaurants sont toujours fermés depuis 10 mois! La grande roue de Lille sera autorisée à tourner, mais sans public ! »

Laïbi ne décortique ensuite point à point (et, je le répète, son savoir de la question est véritablement encyclopédique, cet homme est un stakhanoviste enragé) les mensonges et les cafouillages sans nombre de la gouvernance « Covid ». Naufrage de l’hôpital public déguisé en « La France est prête, nous avons un système de santé parfaitement solide » de l’arracheur de dents Véran, par la mise hors-jeu de 90.630 médecins généralistes alors qu’ils auraient dû être les premiers réquisitionnés si la « pandémie » en avait été réellement une ; des dizaines de milliers de soignants suspendus maquillés par le même Véran en 3.000 ; annonce d’ouvertures de lits d’hôpitaux alors qu’on en ferme des milliers… le lecteur est d’ores et déjà bombardé d’informations accablantes. Les journalistes, “manipulateurs et mythomanes”, font tout pour amplifier les faits et les chiffres quand ça arrange le gouvernement, puis à les minimiser quand ça l’arrange aussi. L’AFP, mille exemples à l’appui, joue un rôle faisant passer l’appareil d’État de Big Brother pour de la marelle.

Puis arrive le « Lancetgate », « la plus grande fraude scientifique du siècle, certainement de toute l’histoire humaine ». En réalité nous montre Laïbi, cette corruption totale de la littérature scientifique remonte à bien plus loin, et il nous fait l’historique de cette longue décadence, que Debord résumera en quelques phrases comme toujours canoniques : “Quand l’économie toute-puissante est devenue folle, et les temps spectaculaires ne sont rien d’autre, elle a supprimé les dernières traces de l’autonomie scientifique, inséparablement sur le plan méthodologique et sur le plan des conditions pratiques de l’activité des “chercheurs”” (Commentaires sur la société du spectacle, éditions Gérard Lebovici, Paris, 1988). Laïbi : « Le mensonge le plus important sera bien entendu celui de la mortalité. L’INSEE a publié un papier évaluant à 68.000 le nombre de personnes décédées du Covid-19 en 2020 ! Sauf qu’il y a un tout petit problème, un léger souci qui exige d’être résolu de toute urgence. Selon les chiffres officiels de l’INED ou Institut national d’études démographiques, il y a 55.257 décès, toutes causes confondues, supplémentaires en 2020 par rapport à 2019. Comment est-il possible qu’il y ait 13.000 morts supplémentaires dues uniquement aux Covid-19 ? C’est impossible, c’est mathématiquement inconcevable. (…) Alors que l’on nous a présenté l’Italie comme un des très mauvais élèves au niveau de la mortalité Covid-19, il s’avère finalement que sur les 130.468 décès enregistrés par les statistiques gouvernementales au moment de la réalisation de ce rapport (5 oct. 2021), seulement 3783 seraient dus au virus lui-même. Les comorbidités étaient nombreuses et sérieuses : 65,8% d’hypertension artérielle, 23,5% de démence sénile, 29,3% de diabète, 24,8% de fibrillation auriculaire, 17,4% avaient des poumons malades, 16,3% avaient eu un cancer au cours des 5 dernières années, 15,7% d’insuffisance cardiaque… »

On passe ensuite à l’autopsie de l’état de droit dans notre beau pays si notoirement « démocratique » (comme dans tous les pays francophones : Belgique, Québec…), assassiné au nom d’une guerre totale contre la grippe, sans que l’énormité de la chose ne fasse moufter le gros de nos concitoyens. Laïbi pointe l’aberration qui consiste à monter de toutes pièces un « conseil de Défense » pour lutter contre un virus : « ça n’a intellectuellement aucun sens », mais autorise comme on sait le gouvernement à rogner sur tous vos droits jusqu’à suppression totale, pour qu’il ne vous reste plus que des « devoirs ». La constitution d’un « Conseil scientifique » tout aussi artificiel pour le soi-disant Bien de tous n’est pas moins démentiel, si on y regarde de près : « « Mme Clarisse Sand, avocate au barreau de Paris, explique dans une vidéo (…) comment le Conseil scientifique qui est en train de détruire l’économie française et la santé mentale des Français en toute illégalité puisqu’il ne respecte absolument aucune règle régissant son fonctionnement! » Laïbi fait alors l’inventaire copieux des anomalies judiciaires qui ont parsemé la saga covidienne. Puis il passe au « cas McKinsey », ce cabinet de conseil américain qui a déjà des holocaustes chimiques sur la conscience dans son pays d’origine. Parmi les nombreuses preuves à charge, celui des conflits d’intérêts, comme du reste avec le Conseil scientifique ; sauf que pour contrer cet argument, « la presse parisienne a inventé un nouveau concept adapté à cette situation grotesque, celui de conflit d’intérêts par « interférence faible » ! On a donc un conflit d’intérêts, mais ça va, ça passe, il n’est pas trop prononcé. Il est tout petit, insignifiant, à peine visible de près et encore, à l’aide d’une loupe. » (Soit dit en passant, cette dernière phrase est un échantillon parfait du caractère “funambulesque” du style laïbien, dont je parlais plus haut.)

Vient le tour de nos chouchous à tous, les médecins de plateaux télévisés, à commencer par les champions en la matière, les plus corrompus par l’industrie pharmaceutique ; le premier, franc-maçon très haut gradé, a hérité d’un nom qui con-sonne de manière troublante avec le pédocriminel le plus célèbre du Moyen-âge, Gilles de Rais. « Parlons maintenant des conflits d’intérêts des médecins médiatiques, des têtes de gondole, de ce que les Américains nomment les KOL, ou key opinion leaders. Nous allons ici traiter de quelques cas, les plus illustres, ceux de Karine Lacombe et Gilbert Deray. Il y en a une bonne trentaine que tout le monde peut reconnaître sur les plateaux télé puisqu’ils ont passé leur temps à blablater sur les ondes au lieu d’aller soigner les malades tout en affirmant que la situation était dramatique et que les morts se comptaient par milliers. (…) J’ai même été surpris de voir à la télé certains morticoles plusieurs fois le même jour, tôt le matin et tard le soir (Bruno Megarbane) ! » « Héroïne » de la persécution diffamatoire sans précédent qui a, pendant deux ans et demi, visé sans relâche le Pr Raoult, nommément la pataude Karine Lacombe, Laïbi remet en une phrase les pendules à l’heure, résumant toute la grave délinquance déontologique dont se seront rendus coupables les « doctateurs » médiatiques : « En prenant publiquement la parole et en s’exprimant publiquement sur le sujet, Karine Lacombe n’a jamais fait état de ses liens d’intérêt, privant ainsi le public d’une information cruciale à même de lui permettre de se faire une idée sur la crédibilité des propos qu’elle a tenus ». « Concernant Gilbert Deray c’est encore plus malsain, car ce chef de service en néphrologie n’a strictement rien à voir avec le Covid-19 ! Des internautes ont posté, notamment sur le réseau social Twitter, des informations concernant des conflits d’intérêts évidents entre Gilbert Deray et l’entreprise Gilead. Pourtant, il avait posté sur son compte Twitter le 26 juin 2020 à 19h02 un message dans lequel il niait tout conflit d’intérêts avec Gilead suite à un article publié par le site d’information France Soir. » Nous v’là bien.

Après s’être payé les « têtes de gondoles » médicales des plateaux télévisés, Laïbi fait encore état d’un phénomène consubstantiel à la société du Spectacle : « le présent perpétuel » encore une fois, qui permet au Spectacle non seulement de mentir éhontément sur à peu près tout, mais même de remplacer les mensonges de la veille par de nouveau chaque jour que Dieu (si vous me passez encore l’expression) fait. « On peut se tromper sauf que les morticoles cathodiques semblent dénués de toute humilité et ne s’excusent absolument jamais. Bien au contraire, ils repasseront 5 jours plus tard avec de nouvelles prédictions à la Madame Soleil, toutes aussi fausses que les précédentes avec la même arrogance. »

Dans la série « champion du Raoult-bashing », nous voulons évidemment Patrick Cohen. Celui-ci décrit Raoult, après l’avoir présenté il y a des années comme l’un des plus grands microbiologistes et spécialiste des maladies infectieuses au monde, désormais le dépeint comme « le point de rencontre de la puissance des réseaux sociaux, d’une médiatisation débridée et », tenez-vous bien (c’est moi qui soulignerait), « d’un des pires accès de désinformation et d’offensive anti-science. » Réponse de notre pistolero sémantique « Slim » Laïbi : « Alors que ce clown ne sait même pas ce qu’est un virus et encore moins différencier ce dernier d’une bactérie, alors qu’il n’a aucune idée de ce qu’est une moyenne statistique, un chi‑2 ou encore une régression linéaire, il ose accuser le Pr Raoult de faire de l’anti-science ! »

Laïbi n’a pas son pareil pour détecter les innombrables contradictions que contient la mythologie covidiste et son « terrorisme médical », comme il dit. Quiconque a ouvert ne serait-ce qu’un livre de psychiatrie moderne sait que la psychose naît toujours de ce que les cliniciens de la santé mentale nomment double bind, la double contrainte : deux injonctions psychiques contradictoires, dont chacune tire en sens inverse de l’autre, et coupe donc la conscience du sujet en deux, le rendant psychotique. Mais, avec la covidolepsie qui s’est emparée d’une majorité de nos congénères (plus pour longtemps, s’ils sont « vaccinés »…), ce ne sont plus deux, mais dix, cent, mille injonctions contradictoires qui bombardent le sujet à tout instant, H24 et 7 jours sur 7. Dans la toute dernière Annexe du livre, Laïbi en donne quelques échantillons croquignolets : « confinez-vous, mais allez travailler / ne vous rencontrez pas, mais soyez solidaires / restez chez vous, mais faites du sport / le masque est inutile, mais il est pourtant obligatoire / pour protéger nos enfants, acceptons de les maltraiter / pour sauver nos seniors, laissons-les mourir de solitude dans les EHPAD / pour éviter les attroupements, fermons les petits magasins / pour réserver notre santé, fermons les salles de sport / pour sauver nos hôpitaux, détruisons nos économies, etc. » Ma préférée étant tout de même : « en restant chez moi, je sauve des vies ». Et telle est l’une des plus profondes innovations historiques du « covidisme » : c’est la toute première fois qu’un pouvoir, mondialement coordonné (autre phénomène sans précédent historique), décide sciemment de tout faire pour rendre la population totalement démente.

Mais la contradiction, nous montre Laïbi, est en réalité à tous les étages. Par exemple, et toujours dans le registre psychiatrique qui soutient tout l’humour ravageur du livre : « Allons encore plus loin dans le délire. Si l’état et les télétoubibs — de véritables petits doctateurs -, avaient réellement voulu sauver la vie des Français, il eût fallu qu’ils aillent plus loin, beaucoup plus loin dans cette hystérie et commencer par fermer immédiatement tous les McDonald’s et autres restaurants de junk food, car non seulement ils sont la cause de plusieurs millions de morts chaque année, ils sont, aussi, responsables de la comorbidité la plus grave concernant le Covid-19, l’obésité. Cette dernière est responsable de l’hypertension artérielle et du diabète. Est-il utile de rappeler que les maladies cardio-vasculaires sont responsables de près de 30% des décès en France, juste après les cancers. Cela représente 180.000 personnes sur les 600.000 décès que comptabilise la France chaque année; bien plus que le Covid-19. » « Et paf dans les gencives », comme l’écrivait Beckett. Évoquant plus loin la famine, Laïbi démontre impitoyablement que « les sociopathes qui font croire au monde qu’ils veulent nous sauver la vie permettent la mort de près de 10 millions de personnes chaque année — dont une majorité d’enfants — depuis des décennies et tout le monde trouve ça normal. »

Après de longues pages consacrées à démontrer l’inefficacité des confinements (autre cas d’école de psychiatrisation du public, puisque les mêmes autorités qui imposent cette mesure reconnaissent officiellement que 80% des contaminations se font en milieu familial), puis à l’apocalypse des effets secondaires dus des vaccins (notamment sur les graves dysfonctionnements de la pharmacovigilance, délibérément organisée pour que le moins de témoignages possibles ne remontent à l’ANSM : génocide bien ordonné commence par…), à la stupidité foncière du passeport vaccinal (toujours et encore la psychiatrisation du public, en le forçant à accomplir des choses absurdes, puisque le vaccin n’empêche ni la contamination, ni la transmission, ni les formes graves comme promis la main sur le coeur par les labos), enfin au scandale des EHPAD (maltraitance sadique, Rivotril, etc.).

Ici, Laïbi s’arrête sur le terrible précédent du produit Oxycontin, un opioïde (on se souvient que Mc Kinsey a donc trempé dans ce « génocide », comme n’hésite pas à l’écrire Laïbi plus qu’à son tour). Tout y est déjà : falsification des données démontrant que ce « médicament » rendait ses consommateurs toxicomanes; mythologie sur les effets positifs de ce produit vénéneux; campagnes publicitaires tonitruantes et corruption lourde du personnel médical; dissimulation, aussi longtemps que possible, des effets secondaires désastreux, en plus de l’addiction quasi systématique; etc., etc. Toute ressemblance… Laïbi : « Mais là où ça devient démoniaque, là où ça devient réellement un système criminel mafieux, c’est lorsque l’on constate que toutes les associations et autres académies de la douleur aux USA sont également financées par Purdue Pharma [le producteur de l’Oxycontin, NDMBK] (…). Elles sont toutes financées par l’industriel et produisent toutes une documentation qui sera utilisée pour faire la promotion de leur poison mortel. (…) Mais là où c’est véritablement satanique, c’est lorsqu’on s’aperçoit que même les associations de malades, elles aussi financées par Purdue Pharma, font la promotion des opioïdes de synthèse! (…) Curieusement, seules 2300 plaintes ont été déposées contre Purdue Pharma alors que les décès se comptent par centaines de milliers! » Toute ressemblance…

Après cette édifiante parenthèse pharmacologique, Laïbi revient aux conséquences de la « gestion lamentable et désastreuse de cette crise », comme la paupérisation de la population à cause du confinement : « 1 million de pauvres venant de toutes les couches sociales (entrepreneurs, artisans, intérimaires, étudiants…), que tout le monde peut observer lors de la distribution de paniers de nourriture (…) les dégâts collatéraux économiques sont dramatiques. Il est également de notoriété publique que la pauvreté engendre plus de maladies et que le chômage est une cause d’augmentation de la mortalité ». Par ailleurs, et c’est ce qui démontre, parmi tant d’autres preuves, que tout ceci est parfaitement concerté et délibéré, sous couvert de « crise sanitaire », la destruction totale du système de santé publique français, qui était l’un des meilleurs au monde il y a encore quatre décennies, s’est intensifiée comme jamais depuis deux ans et demi; notamment bien sûr avec la révocation des horribles soignantes et soignants « antivaxx » par l’Inquisition biopolitique moderne.

Tant qu’à parler d’Inquisition new look, impossible ne pas en venir aux principaux exécutants des basses œuvres en France de la politique gouvernementale : l’Ordre des médecins. Comme chacun devrait le savoir, mais que presque personne ne sait, ce qui en dit long sur l’état de notre « démocratie » (on ne rit pas), cette institution a été créée en 1941 par le maréchal Pétain, d’abord pour excommunier au plus vite le personnel soignant juif, ensuite pour veiller à ce que les goyim ne fréquentassent sous aucun prétexte des femmes juives et des hommes juifs (quant à les soigner…). Tout était, sous ce rapport, sous haute surveillance, et l’aimable atmosphère de délation qui a marqué la collaboration trouve ici une sorte d’échantillon très concentré, et révélateur de tout le reste. À ce titre aussi, on peut dire que les institutions ne diffèrent pas foncièrement des êtres humains ou des animaux : elles ont un ADN, persistant, dont le « caractère » refait surface avec force ces dernières années, relativisant même l’atmosphère de mouchardise et de calomnie permanentes qui avait cours sous Vichy. J’écris ces lignes le jour même (13 septembre 2022) où le professeur Perrone était convoqué à ce fameux Ordre.

Mais le passif historique ne s’arrête pas là. Laïbi nous en apprend des vertes et des pas mûres sur les autres précédents dudit Ordre. Par exemple : « L’Ordre des médecins, c’est bien cette corporation officielle qui a été condamnée par la justice pour avoir protégé pendant des décennies un violeur en série, le gynécologue André Hazout! En effet, l’Ordre ne décidera finalement de le radier qu’après sa propre condamnation par la cour d’administration d’Appel pour son absence de réaction et malgré les nombreuses plaintes adressées par les victimes depuis des décennies. Par contre, dès qu’il est question des professeurs Even, Joyeux, Perrone ou Raoult… les décisions pleuvent et sont très sévères. » L’écrivain à qui je pense le plus depuis deux ans? Sade, que j’ai pas mal commenté dans certains de mes livres (et Castel, le penseur que je citais plus haut, encore beaucoup plus que moi). La cruauté et la torture institutionnalisées, l’atrocité au pouvoir, la « société des amis du Crime », disait le divin marquis.

Suivent des enquêtes scrupuleuses et passionnantes sur les « affaires » hydroxychloroquine et Ivermectine, que je saute allégrement, même si là encore ces passages font vraiment penser à une version beaucoup plus rock’n’roll, et à la franco-algéroise, du Real Antony Fauci de Kennedy-le-neveu. Je vais droit à cette citation fulgurante, qui fait en effet de Laïbi le digne héritier inconscient de Debord (qui utilisait beaucoup, dans ses descriptions définitives du Spectacle, le mot « complot ») : « Le covidisme est une véritable menace pour la santé mentale des Français. Le seul coupable de la mise en place de ce culte n’est rien d’autre que l’appareil médiatique ultra puissant. Alors que les cultes des trois religions célestes n’ont réussi à mettre en place qu’une seule messe hebdomadaire, le culte covidiste a quant à lui réussi à célébrer une messe quotidienne, 24h sur 24 et 7J/7 depuis deux ans. » Ces phrases m’ont irrésistiblement évoqué les phrases d’un immense écrivain et penseur juif allemand, Walter Benjamin donc, qui a vécu très pauvre et est mort suicidé à la frontière espagnole en fuyant les nazis : « Le capitalisme est peut-être la seule forme d’un culte non expiatoire, mais culpabilisant… une monstrueuse conscience coupable qui ignore la rédemption se transforme en culte, non pas pour expier sa faute, mais pour la rendre universelle… et pour finir par prendre Dieu lui-même dans la faute… »

Continuant la déconstruction du Spectacle au bistouri argumentaire, Laïbi attaque cette fois l’arnaque hélas sédentaire, dans nos « démocraties » en peau de lapin, des sondages. Le réveil est dur à ce titre aussi, comme la phrase, prophétique, de Goebbels : « La politique est l’art plastique de l’État »; et les sondages constituent, à l’intérieur de l’appareil médiatique ultra-subventionné (sinon aucune de ces chaînes télévisées, de ces radios nationales, ou aucun de ces soi-disant « grands quotidiens », ne survivraient une minute de plus, tant ils peinent chaque jour un peu plus à trouver preneurs), les doigts les plus boudinés de la manipulation des masses. Laïbi : « Il faut dire que ces fameux sondages permettent de déblatérer pendant des heures sur les plateaux télé alors qu’il n’y pratiquement rien à dire. » Comme le dit le titre du chef‑d’œuvre du grand cinéaste Douglas Sirk : Écrit sur du vent : et les sondages, c’est, ça a toujours été et ce sera toujours du zéphyr cognitif, une simulation de grand pet collectif, qui permet au pouvoir de dire à la cantonade médiatique : « Voilà ce que le peuple pense! » Il a envie de voter pour ceci, ou pour cela, il est pour ou contre telle mesure, il est plutôt chair, euh non, il est plutôt poisson : de la flatulence sémantique qui n’a aucun rapport avec la réalité. Du Spectacle. Laïbi : « C’est une façon d’occuper l’espace et le temps et d’habiller ses propos par des chiffres mathématiques qui vont leur donner un semblant de crédit, c’est du moins ce que croient les éditocrates de plateau alors que jamais de toute l’histoire les médias n’ont eu si peu de crédit. Même le baromètre de confiance des médias est manipulé par ces mêmes médias, tout est corrompu jusqu’à la moelle. »

Laïbi analyse ensuite le rôle de « répétition générale » qu’auront joué depuis des décennies les industries du film et des séries télévisées dans l’endoctrinement des peuples, en les habituant à l’avance, par bourrage de crâne, aux absurdités psychotiques d’État qu’ils subissent depuis deux ans et demi. Laïbi cite par exemple Walking dead, ou TWD. Comment ne pas souscrire à cette analyse? J’ai seulement envie d’ajouter ceci : en plus de ces visions anticipatrices et donc éducatrices de l’horreur que promeuvent tant de films et de séries télévisées (et j’en parle énormément dans mon travail philosophique tant, comme Salim, j’estime le sujet crucial), il y a aussi, de manière au moins aussi visible, depuis quatre décennies à peu près, le gavage des oies médiatiques à coup d’émissions débiles, de chansons débiles, de livres débiles, avec une intensité renforcée d’année en année. Un gueux moyenâgeux n’avait accès à la Culture qu’une fois par semaine : en allant à l’Église, où le Spectacle avait tout même une autre gueule que Loft Story ou Les Anges de la télé-réalité (ou, il y a quatre décennies, Dallas ou Dinasty), et où les chants liturgiques, c’était incontestablement autre chose que les navets sonores de Gold ou Patrick Bruel, que nous sommes obligés de subir de manière incessante dans les conditions du « monde moderne ». Je renvoie à la citation de Benjamin plus haut : le Capitalisme comme Culte le plus extrême et le plus impudemment bouffon qui soit jamais apparu sur terre : culminé aujourd’hui dans le délire à crâne ouvert du « covidisme ».

N’en jetons plus. Tout ce qui précède n’est qu’un timide survol de la quantité de renseignements dont Laïbi nous pourvoit à jet continu, sur près de cinq cents pages très serrées. Et allons droit à la conclusion, laquelle porte un titre léniniste : Que faire? Réponses : d’abord s’unir et créer des liens. « Il faut donc contrer cette stratégie de la division et de l’atomisation de la société en individus isolés en recréant du réseau (…). Si on prend l’exemple de cette crise sanitaire et l’extrême difficulté pour les malades de trouver, par exemple, de l’Ivermectine pour se soigner, le réseau peut le permettre sans grande difficulté via un simple coup de fil. (…) Il faudra également songer à remettre au centre de nos relations commerciales le troc. Il ne sera pas question uniquement d’échanger de la marchandise, mais des compétences. (…) Les sociétés africaines fonctionnent ainsi depuis longtemps et c’est ce qui leur permet de survivre dans des environnements hostiles, étant gouvernés par des truands. De plus, absolument personne ne peut vous en empêcher tandis que l’argent est traçable et que l’État mafieux peut y mettre le nez à tout moment. » Laïbi, lequel a consacré tout un chapitre de son livre à la crise économique cataclysmique qui arrive (« nous savons que les distributeurs automatiques de billets seront très vite vidés »), chapitre non traité dans cet article, nous prescrit d’acheter de l’or, de faire de gros stocks alimentaires (« au moins trois mois »), de faire un potager dans son jardin si on en a un. La seconde réponse donnée par Laïbi à la question léniniste, c’est de faire sécession (un très bon livre des éditions Fiat Lux s’appelle d’ailleurs Sécession, l’Art de désobéir, par Paul-Eric Blanrue). Il s’agit d’un programme clairement anarchiste, même si l’adjectif n’est jamais prononcé. « L’État s’est transformé au fil des années en monstre aussi incompétent qu’insatiable, incapable d’apporter le moindre bien-être à la société. (…) Les gouvernements détruisent méthodiquement chaque jour ce qui fonctionne depuis des décennies. Les députés votent toujours plus de lois qui freinent toute initiative. Pire encore, cet État qui est censé gérer correctement les affaires des citoyens devient vorace puisqu’il ponctionne plus de 50% du PIB de la richesse du pays tout en répétant à longueur de journée (…) sur les médias que les caisses sont vides et qu’il faut toujours plus de taxes, de cotisations, d’impôts. Bien sûr, plus vous payez d’impôt et moins il y a de service public. » La sécession est donc devenue « la seule solution possible et souhaitable afin de sortir de ce chaos et de la mainmise de cet État; c’est d’autant plus urgent que nous observons actuellement la fin de l’État de droit depuis deux ans, ce qui lui ôte toute crédibilité. À partir du moment où le gouvernement piétine, en une seule décision, tout autant le Code pénal, que le code de santé publique, la constitution et les différents accords et conventions internationaux signés, il ne doit plus être respecté; bien au contraire, il doit être combattu, dénoncé et rejeté avec détermination. » Voilà qui n’aurait pas déparé sous la plume d’un Bakounine… Laïbi dénonce ensuite la fantasmagorie du suffrage universel et de la démocratie représentative, qui, comme dit un peu plus haut, ne fait que permettre à l’  »élite » parlementaire de voter des lois chaque jour plus absurdes et contraignantes les unes que les autres. Là-dessus Laïbi a une remarque qui titille mon oreille philosophique : « Les lois communes doivent être peu nombreuses, extrêmement limitées, conformément à un principe du droit connu : « La liberté doit rester la règle, les restrictions l’exception. » » Et en effet, dans mon travail philosophique, où la question du jeu tient une place importante, je démontre, sur la base de la lecture de La lettre volée de Poe (encore lui), que les meilleurs jeux sont ceux dans lesquels les règles sont les plus faciles à assimiler. Pour Poe, comme pour moi, les dames sont sous ce rapport un bien meilleur jeu que les échecs, ou le Whist que le Bridge. Et, dans la même réflexion, je dis explicitement que cette vérité concernant les jeux doit servir de paradigme concrètement politique : le contrat social qui vient doit être minimaliste, et, comme dit Laïbi, « la liberté doit être totale pour tous, sauf en ce qui concerne les grands principes (vol, meurtre, viol…) ». Là encore, c’est tout à fait explicitement que, dans ma réflexion sur le jeu, je me sers de son paradigme pour proposer une conception radicale de la liberté, sur laquelle je ne m’étendrai pas ici, y renvoyant simplement le lecteur (Système du pléonectique, op.cité, entrées éponymes « Jeu » et « Liberté »), avide de comprendre ce que pourrait bien être un concept moderne, clair, distinct et pleinement intelligible, de la liberté.

Bref : je ne peux que saluer avec mon enthousiasme libertaire de toujours le programme conclusif de Laïbi. Le livre se termine ensuite par une trentaine d’annexes passionnantes, qui comprennent de nombreux graphiques statistiques, des chroniques de Laïbi lui-même (souvent au vitriol, sur le loukoum intellectuel Caroline Fourest par exemple), des droits de réponse incendiaires aux calomnies des médias mainstream (Salim passe pas mal de temps devant les tribunaux, et gagne quasiment toujours), des textes d’autres auteurs (Agamben, Vigano…), une ou deux lettres ouvertes… J’ai une faiblesse toute particulière pour l’annexe 15, qui montre des dessins d’enfants de 5 à 6 ans qui regardent moins d’une heure de télévision par jour, puis d’enfants du même âge regardant la télé plus de trois heures par jour. Ça se passe de commentaires. Mon fils ayant à peu près cet âge (il va sur ses sept ans), je lui dédie le présent article. Car il a dit à sa mère, il y a quelques mois, tout simplement de ne plus jamais allumer la télé, trop anxiogène à son goût. Je l’ai congratulé et récompensé pour cela, après coup. Il est des réflexes héréditaires qui ne s’expliquent pas : pour ma part, cela fait plus de vingt ans que je n’ai pas allumé la télévision.